Pour ce nouveau reportage SICOM Urgence, nous sommes allés à la rencontre des pilotes d’hélicoptères bombardiers d’eau.
Chaque année, plusieurs SDIS du sud de la France ainsi que le BMPM font appel à des sociétés privées pour bénéficier de ces hélicoptères comme moyen d’extinction supplémentaire lors de la saison feux de forêts.
La société Hélicoptères de France située à TALLARD nous a ouvert ces portes. Cette dernière met à disposition trois machines pour le SDIS 83, deux pour le SDIS 13 et deux pour le BMPM. Elle est également en charge du recrutement et de la formation des pilotes qui le reste de l’année effectuent des vols dans d’autres domaines d’activité comme le levage ou le transport de personnes. Ces hommes et ces femmes qui choisissent de postuler comme pilotes d’hélicoptères bombardiers d’eau pour la saison ont déjà une solide expérience du vol sur ce type d’appareil (minimum 1000 h/vol) car il est primordial d’avoir des automatismes sur les paramètres de la machine afin de pouvoir se concentrer au maximum sur les différentes missions qui leur sont demandées comme le largage par exemple.
Toute la complexité du pilotage est de connaitre les capacités et réactions de la machine en fonction des conditions climatiques (altitude, température, vent…), de la quantité de carburant présente dans le réservoir et tout cela afin de calculer la quantité d’eau transportable.
Dans la plupart des situations, le pilote travaille aux limites d’utilisation de la machine c’est pourquoi seules l’expérience et la passion leur permettent de réagir et de s’adapter rapidement, tous ces paramètres changeant au cours de la journée bien entendu.
Durant ces quelques mois d’été, les pilotes enchaînent huit jours de travail et quatre jours de repos sur leur base d’affection. Chaque matin ils sont en charge des vérifications sur leur machine, dans le but de rendre l’hélicoptère opérationnel pour la journée en cas de départ. A la demande du CODIS, la mise en œuvre de l’hélicoptère est très rapide (environ trois minutes) c’est pourquoi beaucoup de feux naissants sont éteints par les HBE en complément des équipes au sol bien entendu.
Pour assister le pilote dans ses missions, un officier Sapeur-Pompier est également présent à bord de l’aéronef, ce dernier ayant reçu une formation spécifique a pour objectif de choisir la technique d’extinction, de guider les équipes au sol si nécessaire, mais aussi communiquer un point précis de la situation au CODIS.
Le pilote et l’officier forment à eux deux un véritable binôme dont l’objectif est de travailler de manière la plus efficace possible mais surtout en sécurité ! Derrière ces pilotes et ces hélicoptères, la société HDF met également en place une permanence afin de palier à un éventuel problème de casses ou de pannes sur un appareil. Chaque matin un mécanicien se déplace sur les différentes bases pour effectuer maintenance et vérifications. Dans les locaux HDF de TALLARD, une personne peut aussi être amenée à partir à tout moment pour livrer une pièce de remplacement.
Chaque printemps, l’atelier se voit également recevoir les machines pour les préparer à la prochaine saison feux de forêts avec l’installation des stickers, des différents systèmes de communication radio et surtout la mise en place du kit simplex qui permet l’aspiration, le transport et le largage d’eau.
Sur certaines machines, le kit simplex n’est pas installé afin de garder un système d’attache sous l’appareil pour le transport de matériels des équipes DIH. Dans ce cas les largages d’eau se feront au Bambi avec ces hélicoptères.
Pour les pilotes, le levage et le transport de matériels pour les équipes DIH est encore une activité complémentaire qui n’a rien à voir avec le largage. Cette dernière nécessite encore plus de compétences et de maîtrise. Tous les pilotes ne sont pas habilités à ce type d’opération.
Chaque année les compétences de pilotage, la détermination, et la passion de ces pilotes permettent d’éviter un grand nombre d’incendies dramatiques dans nos forêts ! Il nous semblait donc important de mettre cette profession à l’honneur à travers cet article et ces quelques photos. Merci à la société HDF pour l’accueil ainsi que le temps qui nous a été consacré. Un reportage signé Fabien Siron pour SICOM Urgence