Ce reportage SICOM Urgence nous conduit en Suisse, entre lacs et montagnes, et plus précisément à l’Aéroport International de Genève. Notre reporter Fabien SIRON a suivi le quotidien des personnes du Service de Sauvetage et de Lutte contre les Incendies Aéroportuaires (SSLIA) de l’aéroport durant une journée.
Cette unité, créée en mai 1948 sous l’appellation Service Secours Aéroport (SSA), n’a cessé d’évoluer et de se perfectionner au cours des années pour obtenir la dénomination de SSLIA en janvier 2018.
Genève Aéroport et ses 340 hectares accueillent 200 entreprises, 11’000 employés, ainsi que 17 millions de passagers par an. Afin d’assurer la sécurité de cette plateforme, le SSLIA est composé du personnel suivant :
1 Commandant
2 Officiers d’état-major
1 Cellule Administration & Soutien composée de 2 Sous-officiers supérieurs et d’une assistante
77 Sapeurs-pompiers
22 Ambulanciers
14 Opérateurs pour la Centrale d’engagement (CESSLIA)
Chaque jour, une permanence est assurée par 13 sapeurs-pompiers professionnels pour couvrir les risques présents sur cette plateforme aéroportuaire. Ces derniers sont nombreux, liés au trafic aérien évidemment, mais aussi à la présence de nombreux bâtiments (hall de fret, poste d’alimentation électrique, restaurants, commerces, gare, parkings…), ainsi que de stations essence ou encore de tunnels routiers par exemple.
Les débuts de journée commencent toujours de la même manière pour cette unité : une prise de garde à 7 heures avec les consignes, les recommandations et les affectations du jour. Concernant les officiers et sous-officiers, une séance est organisée afin de faire le point sur la garde précédente (interventions rencontrées, problèmes à résoudre…) ainsi que sur la journée à venir. À chaque début de garde, une attention particulière est portée sur le bon fonctionnement du matériel, ainsi que sur l’inventaire à faire dans les véhicules. Le but étant de prévenir tout dysfonctionnement ou absence de matériel en cas de demande de secours.
La règlementation impose, en cas d’alerte liée à un aéronef, une présence des véhicules sur les lieux en moins de trois minutes, et cela quel que soit l’endroit sur la piste ou encore l’activité du personnel à ce moment-là. Pour répondre à ces exigences, les centres de secours tels que celui-ci possèdent du matériel bien spécifique dont voici un aperçu:
La caserne, située à deux kilomètres de chaque extrémité de la piste, est voisine avec la Centrale d’engagement. Dans ce lieu aux allures de petite tour de contrôle, deux opérateurs se relaient 24h/24 pour répondre aux appels d’urgence passés depuis les infrastructures de l’aéroport. Ces derniers sont en relation directe avec le SIS de la ville de Genève, le 144 (numéro d’appel des ambulances en Suisse), ou encore la tour de contrôle de l’aéroport. Ces personnes sont le premier maillon de la chaîne de secours sur le site. Pour les aider, ils ont une vision directe sur la caserne, le tarmac, ainsi qu’une grande partie des bâtiments de Genève Aéroport.
Lors d’interventions sur un site tel que celui-ci, les sapeurs-pompiers ont souvent un ennemi invisible qui est le temps, car dans un aéroport le moindre évènement inattendu est synonyme de perturbations, de retards et de réorganisation. Il est donc demandé aux soldats du feu de réaliser leurs interventions dans les plus brefs délais avec un maximum d’efficacité.
Afin de maintenir les acquis et de se perfectionner, le personnel dispose de plusieurs moyens matériels, et notamment deux avions d’exercices. Le premier est un aéronef situé devant la caserne sur lequel les conducteurs peuvent travailler leurs approches et effectuer différentes manipulations avec les engins. Quant au second, il se trouve de l’autre côté du tarmac. Cet avion reconstitué permet au personnel de s’entraîner dans des conditions au plus proche du réel avec flammes, fumées et chaleur.
Lors d’une demande d’intervention, l’ambulance la plus proche sera engagée. Il est donc très fréquent que celle de l’aéroport intervienne sur la voie publique ou encore au domicile de certains genevois, et à l’inverse le SIS de la ville peut intervenir sur le site de l’aéroport en cas de besoin.
Dans cette caserne règne une ambiance familiale, avec de la bienveillance les uns envers les autres. Pour certains, leur papa était déjà sapeur-pompier dans ces locaux. La plupart des sapeurs-pompiers ou ambulanciers du SSLIA s’engagent pour une longue carrière, voire même jusqu’à leur retraite.
SICOM Urgence tient à remercier le Service communication de l’aéroport pour l’organisation de ce reportage, ainsi que le personnel du SSLIA pour son accueil et son hospitalité lors de cette journée.